Partie 5 - Situer, sourcer, classer, contextualiser l’information
Situer l'information
L’information, comme la connaissance, n’existe pas dans un monde séparé du notre, immatériel, éthéré, intemporel. Elle est toujours située, ancrée dans le monde, matérielle, temporelle, dépendante de réseaux, plus ou moins fragiles et qui doivent être entretenues.
Chacun en a fait l’expérience pour ses propres maladies. Tant que je suis loin de l’hôpital, je ne suis jamais sûr de ce que j’ai. Mes propos n’ont aucune valeur de vérité. « Ça me gratouille ou ça me chatouille », je ne sais rien dire de plus. Ils ne prennent du poids, ils ne deviennent objectifs, que lorsque je pénètre, moi aussi, dans l’institution, dans le laboratoire, lorsque je branche mon bras, mon coeur, mes dents, mon foie, sur tel ou tel instrument. (Bruno Latour, http://www.bruno-latour.fr/fr/node/324, p.51)
Le bon critère pour distinguer les informations n’est donc pas tant qu’il y en a des vraies et des fausses dans l'absolu mais surtout:
- que la connaissance possède une temporalité
- que certaines connaissances sont fiables (appuyées par un réseau solide, à l’expertise établie et au sein duquel on peut retracer le cheminement de l’information) ou non.
Qualité de l'information
Au-delà de la notion de fake news, c'est la qualité de l'information qu'il faut discuter. Une information est potentiellement mauvaise en tant qu’elle est peu ou mal fondée.
Pour faire circuler les fake news ou les information de intentionnellement de mauvaise qualité, on utilisera souvent des médias qui ne contrôlent que très peu la fiabilité des contenus diffusés, eg., les réseaux sociaux (facebook, twitter, etc.).
Le récent développement des systèmes de modération des réseaux sociaux classiques a pour effet l'augmentation de diffusion de mauvaises information via les systèmes de messagerie, ou de plateformes sociales "alternatives". Il est donc important d'être critique sur le lieu de collection de l'information.
Il faut aussi considérer que nous n’avons pas toujours besoin du même niveau de fiabilité de l’information.
Selon que l’on cherche une réponse pratique immédiate à un problème précis (préparer un plat, réparer quelque chose, etc.) ou que l’on rédige un article scientifique ou prenons des décisions à haut niveau de pouvoir, nous n’avons pas le même besoin de fiabilité de l’information.
C’est aussi vrai dans un contexte professionnel. Si l’on recrute quelqu’un pour un intérim de durée courte, on sera moins attentif à l’authenticité et la fiabilité de toutes les informations présentes sur son CV. Si l’on embauche pour un CDI, on fera plus attention.
Faire une bonne recherche d’information ≠ chercher l’information la plus fiable en toutes circonstances = chercher l’information avec le degré de fiabilité adapté à notre besoin.
Pour chaque tâche, identifier un niveau de fiabilité de l’information adapté
Les notices bibliographiques/sitographiques
Les notices bibliographiques et sitographiques (pour le web) sont un moyen d’authentifier et de fiabiliser l’information pour les chercheurs et les personnes préparant des travaux universitaires (mémoires, thèses, etc.).
En citant sa source, on atteste la fiabilité de son travail : on met à disposition du lecteur les sources des informations que l’on utilise dans son travail.
Mais on respecte également le droit d’auteur, en mettant entre guillemets tout texte qui a été produit par quelqu’un d’autre et lui en attribuant ce qu’il a produit.
