Dynamique du programme de recherche
Ceci implique une contrainte stratégique sur la formulation du programme de recherche: il lui faut à la fois clarifier l'objectif globale du programme et l'objectif particulier et "pragmatique" de l'itération, chacun devant permettre la discussion et la critique de la part de la communauté de recherche.
Cela pose à nouveau la question de ce qui est évaluer pour un programme de recherche. Alors que l'évaluation d'un cycle paraît plus évidente (mais qui diffère suivant sa nature), celle de lu programme peut l'être par une variété de critères, et l'on s'intéressera particulièrement à trois contribution:
- celle pour la pratique du design,
- celle pour la recherche en design,
- celle bien sûr pour la contribution sociale et écologique.
Étant par essence située, le programme de recherche s'inscrit dans le temps et l'espace et n'est donc pas intemporel. Le programme s'inscrit donc dans un regard sur le mode (worldview) qui porte un regard sur sujet d'étude potentiellement pertinent à la fois dans l'état de l'art de la pratique et de la recherche en design, mais aussi dans le contexte industriel, sociétal et écologique d'alors.
La mise en place d'un programme de recherche en design commence le plus souvent par une question critique sur une pratique, un état de l'art, ou une situation socio-écologique. Son objet reste une amélioration d'une pratique de design, le but n'étant pas, par exemple, d'améliorer une situation sociale, mais d'améliorer une pratique de design qui entend elle améliorer cette situation sociale. Une tradition du groupe de recherche DQI à TU/e aux Pays-Bas était de commencer la question du programme de recherche par "How to design for...". Nous notons de plus ici que la question engage et ne met pas le chercheur dans une position uniquement descriptive.
Et il faut toujours s'attendre à un début expérimental, informe, qui prendra progressivement une structure plus compréhensible et effective par un pratique reflexive. De plus, un programme n'est que très rarement premier, dans le sens ou il suit souvent une intuition, une expérience, une expérimentation, un projet qui ouvre la réflexion et la curiosité. Le plus souvent il demande de plus quelques efforts supplémentaires expérimentaux et discursifs... pour être formé, calibré. Ces expérimentations premières ont donc un effet normatif important, norme qui peut au court du temps être mis au défi par d'autres expérimentations trouvant valeur dans la réflexion et l'inattendu. Il n'en reste pas moins que la primauté du programme est une constante car sans son élaboration, l'ensemble de la recherche n'est pas unifié et cohérent. Le programme peut ne pas être premier dans le déroulé de la recherche, mais il l'est dans la formation de celle-ci.
Le programme doit de plus rester un 'objet' ouvert et prêt à accueillir de l'inattendu, qui se découvrira au cours d'expérimentations. Cela fait du programme un objet un peu particulier de la recherche, qui justement généralement demande précision et testabilité des object qu'elle manipule. Le programme lui ouvre des espaces d'expérimentations, de questionnements, de réflexions.
Il pointe le plus souvent ce qu'il entend transformer, et par là-même donner déjà une direction pour les expérimentation à mener.
L'ouverture du programme, la multiplicité des expérimentations, la formation du programme au cours de la recherche, et donc de l'exécution des expérimentations qui elles-mêmes sont fondés sur les perspectives, les questionnements les critiques, et les donc les interprétation du programme, font que la perspective du chercheur est également engagé -> pratique transformative et reflexive.
Cette pratique invite engage les intentions et le projet global du chercheur dans le processus de formation du programme et dans la mise en place des expérimentations, et donne une direction globale à la recherche.
La force du programme repose donc également sur sa capacité de suggestion, c'est-à-dire sur ce qu'il permet de suggérer donc en terme de développement ou de transformation cohérent et effectif d'une pratique et des effets sur le champs visé par cette pratique, sur ce qu'il propose en terme de progression de recherche et d'expérimentations à engager. Une contradiction donc avec sa nature ouverte sur l'inattendu. Le programme doit en effet à la fois être ouvert sur l'inattendu tout en étant directif pour ne pas se perdre.
La nature ouverte et en progression continue du programme ne rend pas sa conclusion aisée à atteindre. Il n'est pas intrinsèquement structurer pour être conclue, comme le peut-être une hypothèse à laquelle une expérimentation répond. Outre les aspect extérieurs et souvent pratiques qui peuvent conduire à la terminaison d'un programme (e.g., fin d'un financement ou d'autres ressources). Une conclusion plus centrée sur le programme porte sur la contribution portée par les expérimentations. Si cette contribution répond suffisamment au questions du programme, si bien que l'ensemble semble proprement aligné, que les connaissances acquises servent la pratique pour la faire avancer, un qu'une progression supplémentaire serait plutôt du côté de la pratique (eg acquisition de compétences par entrainement) plutôt de de la recherche, alors le programme peut être, du moins temporairement, conclue. Le programme est 'utile' et sont résultat prêt à être utilisé dans la pratique de façon renseignée et cohérente. Ce qui arrive également est que d'un programme émerge un autre programme potentiellement de plus grande valeur pour la recherche et la pratique, ou plus actuel. Alors le premier programme peut-être arrêter pour transférer les ressources au second. Enfin, il arrive que simplement le programme s'essouffle, que la question de recherche ne puisse plus être reformulé pour lui permettre d'aller plus loin. Toutes ces possibilités semblent porter la décision de la conclusion d'un programme sur une décision du chercheur, et non sur une décision porté par une observation ou un résultat objectif. Cette décision se fait dû à des facteurs extérieurs, en relation à d'autres programmes passés ou e