Interventions en recherche
Le programme de recherche se nourrit d’expériences, et donc d’interventions. Il faut donc bien commencer quelque part (cf. Sennett).
Quelques considérations (en grande partie d’après Redström (2011), et dans le désordre):
- Dans une recherche classique, une expérimentation permet de travailler avec un hypothèse posée a priori. L'expérimentation permet le plus souvent d'infirmer ou de valider l'hypothèse, et parfois de la discuter et de la reformuler.
- Dans le cas de la recherche en design, l’intervention permet de faire avancer un travail qui peut consister à clarifier ou reformuler le programme, à définir ou qualifier des constituants du programme (e.g., la mise en place d'outils permettant d'améliorer la pratique du design concernée par le programme), à progresser dans une réflexion au travers de l'action menée durant l'intervention... Il ne s'agit donc pas ici de d'infirmer ou de valider une affirmation, mais de discuter le programme et de déterminer ce qui peut servir la pratique du design dans le champs définit par le programme. L’intervention permet de nous renseigner sur de quoi tient le programme, et sur ce qui peut contribuer à une amélioration de la pratique du design concernée par le programme.
- Alors qu'une hypothèse peut le plus souvent être estimée par une unique expérimentation, le programme est composée d'une multitude l’interventions qui forment, déforment, reforment, discutent, testent.... le programme et montrent la variété des perspectives et des apports qu'il propose. Ceci induit qu'une forme de logique inter-interventionniste doit se développer au court de la recherche, logique qui repose sur la structure du programme et de nos interprétations de celui-ci au court du temps, ainsi que nos interprétations des interventions et des résultats que l'on obtient.
- Les interventions sont constitutifs d'itérations du programme de recherche. Cette relation entre interventions et programme viennent du besoin de la matérialisation du programme, laquelle permet une mise en situation de la worldview qui permet de la 'tester', de la penser et la critiquer de façon directe et concrète. Ce qui alors permet de proposer que l'expérimentation vient contribuer au programme car celui-ci n'est pas juste un programme, mais un programme pour quelque chose, et c'est ce quelque-chose qui nécessite la matérialisation de l'expérimentation (Redström 2011).
- L’intervention quant à elle a besoin d'une intention pour être effective. Dans une science classique elle permettrait d'infirmer ou de valider une hypothèse. Dans le cas de la recherche en design, elle peut permettre de plus directement répondre à une question méthodologique: comment fait quelque chose, avec quelles ressources. Cette question et le travail qui y contribue doivent toutefois garder les qualités nécessaires à leur critique et donc contribuer à une discussion de recherche. L'experimentation est donc un moment du programme, au travers de laquelle le programme est interprété, et aux suites de laquelle le programme peut être réinterpréter ou changé. Elle ouvre un espace de design permettant cette mise en perspective (médialité de dorian?), permettant de spécifier certains éléments utile à la formation et au progrès du programme...
Qualités de l'interventions en recherche en design:
- Elle produit de la connaissance générative;
- Elle est réalisée en situation d’incomplétude, et le résultat ne peut être prévu au départ;
- Sa valeur est sa fécondité;